Indicateur du prix des bois sur pied en forêt privée – Édition 2025
Une année contrastée entre résilience du marché et ajustements de l’offre
Dans un contexte économique incertain et une météo capricieuse, la forêt privée française a vu les volumes commercialisés reculer en 2024, tandis que les prix ont confirmé leur tendance haussière. L’édition 2025 de l’indicateur du prix des bois sur pied offre une lecture précise des dynamiques du marché et des adaptations à l’œuvre dans la filière.
Contexte général : une année 2024 sous tension
L’année 2024 a été marquée par un environnement économique et géopolitique instable. En France, la croissance a atteint +1,1 %, accompagnée d’une consommation modérée (+0,9 %) et d’une inflation en net recul (2,4 %), tandis que les taux d’intérêt sont restés élevés, freinant l’investissement.
Dans la filière bois, la baisse du secteur de la construction s’est poursuivie avec un nouveau recul des mises en chantier (-11 %), aggravant la pression sur la demande en bois d’œuvre. Les conditions climatiques – excès de pluie, crues, faible ensoleillement – ont ralenti les activités d’exploitation forestière, malgré un regain de croissance végétative après deux années de sécheresse.
Des volumes en baisse mais des prix dynamiques
En réponse à un marché moins porteur, les propriétaires forestiers ont adapté leur offre : les ventes groupées ont mobilisé un peu plus de 1,3 million de m³ de bois sur pied, un niveau historiquement bas sur dix ans. Ce recul concerne principalement les résineux (douglas, épicéa, pin maritime) ainsi que le chêne.
Malgré ce repli, le marché reste actif : 90 % des volumes proposés ont été vendus en séance. L’indice général du prix des bois sur pied en forêt privée enregistre une hausse de +7 % en 2024, poursuivant sa tendance à la hausse depuis sa création. Le prix moyen toutes essences confondues atteint 90 €/m³, se rapprochant du record de 94 €/m³ atteint en 2022.
Côté essences, les hausses de prix ne concernent que le douglas, le peuplier et le pin maritime. Les autres grandes essences restent stables. Pour la première fois, le frêne et le châtaignier – deux essences secondaires à fort potentiel – font l’objet d’une analyse dédiée, témoignant d’une diversification croissante des attentes du marché.
Une filière qui continue de s’adapter
Malgré les tensions dans certains segments, la filière forêt-bois a su faire preuve de résilience. La valeur ajoutée progresse de 5 %, tirée notamment par le dynamisme du bois énergie et de la rénovation bois. Le repli des exportations comme des importations (-15 %) a conduit à une réduction du déficit commercial de la filière, ramené à -10 Mds€.
Ces tendances confirment la capacité du secteur forestier à s’adapter aux évolutions du contexte économique et climatique. L’édition 2025 de l’indicateur constitue ainsi un outil précieux pour les propriétaires, les gestionnaires et les acteurs de la filière désireux de piloter leurs stratégies à moyen terme.